Les menaces sur le Mont-Blanc

Saison après saison, jusqu’en 2019, le Mont-Blanc n’a cessé de faire les gros titres de la presse Européenne, qu’elle soit spécialiste de la montagne ou généraliste. 

 

Il faut dire qu’entre les photos d’arêtes surchargées, les tensions dans les refuges, la pollution observée sur les pentes ou les expéditions farfelues cherchant à monter des objets loufoques tels que des jacuzzis ou des rameurs de musculation…la presse avait largement de quoi se mettre sous la dent.

 

Cela n’a échappé à personne : le Mont-Blanc est victime de son succès, et le développement du tourisme sur ce lieu hautement sensible de haute montagne n’est pas sans conséquence sur son environnemen et pose des questions quant à la viabilité de cette évolution.

 

Explorez les menaces qui pèsent sur le toit de l’Europe et les pistes possibles pour remédier à ces problèmes.

La surfréquentation

La surfréquentation est la mère de tous les maux du Mont-Blanc, ou du moins d’une majorité d’entre eux.

 

Le développement du tourisme de masse a eu des effets délétères sur la fréquentation du site. En quelques dizaines d’années, le Mont-Blanc est ainsi passé d’un haut lieu de l’alpinisme Européen où les alpinistes chevronés venaient faire leurs preuves après avoir accumulé l’expérience nécessaire, à une ascension touristique organisée par des guides ou des tours operateurs peu scrupuleux qui vendent l’ascension du Mont-Blanc comme une promenade de santé.

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Le changement démographique et touristique a ainsi rempli les refuges d’altitude d’alpinistes inexpérimentés, mal équipés et peu soucieux de la montagne souhaitant simplement gravir le sommet comme on décide de courir un marathon ou d’arrêter de fumer lors des bonnes résolutions du nouvel an.

Cette explosion du tourisme autour du Mont-Blanc a entrainé de nombreuses conséquences négatives qui vont bien au-delà de la simple gène occasionnée par un trop plein de personnes sur les pentes. Tensions, problèmes de sécurité, pollution et obligation de réglementer un espace autrefois plein de liberté ont fait partie des conséquences de la surfréquentation du toit de l’Europe.

Lisez notre article si vous souhaitez comprendre les problèmes de surfréquentation du Mont-Blanc.

> Comprendre les problèmes de surfréquentation du Mont-Blanc

La pollution et le réchauffement climatique

La pollution et le réchauffement climatique sont des problèmes majeurs pour le Mont-Blanc. 

 

La pollution du lieu est bien sûr directement liée aux activités humaines et touristiques du toit de l’Europe. La surfréquentation du Mont-Blanc a notamment entraîné une pollution plastique et biologique dont on ne se rend compte que lorsque les neiges fondent. 

 

Les alpinistes peu expérimentés et exténués ont tendance à se décharger de ce qui les alourdit, quitte à les enfouir dans la neige. Lorsque la neige fond comme ce fut le cas durant la canicule de 2003, les reliques plastiques des ascensions sont partout, tout comme l’urine et les excréments des milliers d’alpinistes qui dégèlent.

Le réchauffement climatique est bien sûr un des autres problèmes auxquels le Mont-Blanc est confronté. Comme tous les glaciers du monde, son avenir est menacé et il en est de même pour sa biodiversité. Si la hauteur du Mont-Blanc l’a pour le moment préservé, nul ne peut prédire pour combien de temps cela sera encore le cas.

Qu’elles soient directement causées par la surfréquentation du lieu ou indirectement par les activités économiques et industrielles, les menaces qui pèsent sur le Mont-Blanc sont très souvent le résultat d’activités humaines.

Découvrez notre guide pour en savoir plus sur la pollution et le réchauffement climatique sur le Mont-Blanc

  > La pollution et le réchauffement climatique sur le Mont-Blanc

La perte des valeurs de l’alpinisme

Les problèmes auxquels est confronté le Mont-Blanc sont également une menace pour la liberté en montagne, qui est une des valeurs fondatrices de l’alpinisme.

 

La popularité du Mont-Blanc, ses dérives et les régulations qui ont naturellement suivi en disent long sur l’état actuel de nos sociétés. Lorsque l’ascension est traitée comme un acte d’achat comme un autre, ou qu’elle est utilisée pour faire le buzz ou simplement se vanter sur les réseaux sociaux, des questions se posent quant aux valeurs que l’on souhaite transmettre à ces nouveaux alpinistes et aux moyens à mettre en place pour préserver les écosystèmes de ces tendances.

L’hyper régulation de la montagne est peut-être le futur de l’alpinisme de demain. Ou peut-être que ces normes et règles ne s’appliqueront qu’à des sommets précis trop convoités par le grand public dont le Mont-Blanc fera bien sûr partie et figure de pionnier.

Une chose est sûre, ce qui se joue actuellement au Mont-Blanc va sans doute sceller le sort d’autres sommets similaires dans le monde. Découvrez en quoi la popularité du Mont-Blanc est une menace pour la liberté en montagne de demain.

> La perte des valeurs de l’alpinisme au Mont Blanc