La surfréquentation
La surfréquentation est la menace principale qui pèse sur le Mont-Blanc et la mère de la plupart des maux auxquel il doit faire face. La surfréquentation entraine en effet des conséquences environnementales, sécuritaires et même économiques qui peuvent endommager ce terrain de jeu naturel qu’est le Mont-Blanc.
La surcharge des voies d’ascension : une menace pour la sécurité des utilisateurs
Avant les nouvelles réglementation de 2019 et l’arrêté préfectoral réglementant l’accès au Mont-Blanc, le toit de l’Europe faisait face à une surfréquentation importante sur ses pentes.
Les problèmes ont commencé à apparaitre sur les pentes du Mont-Blanc lorsque des cordées d’alpinistes parfois mal préparés ont commencé à apparaitre et à créer des goulots d’étranglement dans des lieux très dangereux de l’ascension comme le couloir du Goûter.

Naturellement, le manque de préparation ralentissait les groupes, qui se retrouvaient ainsi exposés plus longtemps aux risques encourus par la traversée de ce passage emblématique, ce qui aboutit à plusieurs accidents mortels.
Chaque année, plusieurs alpinistes perdent la vie sur les pentes du Mont-Blanc, dont une bonne partie dans le couloir du Goûter, victimes de chutes de pierres terrifiantes qui peuvent tuer sur le coup ou les faire dévisser et chuter de plusieurs centaines de mètres.
La surfréquentation : une cause importante de détérioration du Mont-Blanc
La surcharge des refuges d’altitude est rapidement devenue un problème pour le Mont-Blanc.
Les tensions ont commencé à apparaître entre les alpinistes et des camps de base improvisés ont même vu le jour lorsque les refuges étaient pleins. Ce qui n’était pas sans conséquence sur les écosystèmes du lieu. Avec le développement incontrôlé du camping sauvage et du bivouac en altitude, les problèmes de pollution plastique ont eux aussi commencé à apparaître, tout comme la pollution venant des déjections humaines.

Le développement de l’alpinisme de masse a aussi poussé à sécuriser davantage le lieu pour diminuer le risque d’accident. Plusieurs lignes ont ainsi été posées dans les roches pour faciliter l’ascension des moins expérimentés. Ces lignes ne sont pas toujours vues d’un bon oeil par les amoureux du Mont-Blanc ni par certains alpinistes expérimentés qui jugent qu’elles devraient être enlevées pour que seuls ceux qui puissent s’en passer puissent accéder au sommet.
Plus extrême encore, certains alpinistes attribuent la surfréquentation du Mont-Blanc à la présence des réfuges d’altitude et proposent purement et simplement de les fermer. Les refuges fermés, seuls les alpinistes les plus aguerris seraient en mesure d’atteindre le sommet, ce qui limiterait considérablement le nombre de candidats, et donc les dégâts sur le mont. Une mesure extrême mais qui a tout de même un écho dans le microcosme de l’alpinisme.
Une hausse des prix du logement
La surfréquentation du Mont-Blanc a également une conséquence importante dans le prix du logement des villages alentours. Les constructions étant réglementées dans la zone, il devient de plus en plus difficile pour les locaux de se loger, et les prix exorbitants de certains logements en saison poussent de plus en plus d’alpinistes de passage à trouver des combines illégales comme le camping sauvage pour se loger en attendant le jour de leur ascension.

La hausse des prix du logement est donc un autre facteur menaçant le Mont-Blanc et directement imputable à la forte fréquentation du lieu. Malheureusement, les restrictions récentes ne devraient qu’entraîner une hausse mécanique des prix à cause d’une demande supérieure à l’offre, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’environnement si de nombreuses personnes décident de braver l’interdit en faisant du camping sauvage pour limiter leur budget.